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Malgré des simplifications, la plateforme d’inscription qui ouvre aujourd’hui reste complexe.
C’est parti pour des heures de casse-tête familial autour de la grande question : que faire après le bac ? Le site Admission post-bac (APB) ouvre aujourd’hui pour les lycéens de terminale, qui vont devoir formuler leurs vœux pour le supérieur. Le portail (1) a beau avoir été quelque peu simplifié cette année, il reste source d’angoisse tant le supérieur français est compliqué, avec des écoles, des universités, des formations courtes, longues, sélectives, sur dossier…
Machine. Généralisé en 2009, le portail APB, par lequel tous les élèves de terminale doivent passer s’ils veulent poursuivre des études, est aujourd’hui une énorme machine qui tourne bien, sans gros ratage depuis le début. Il a permis de mettre fin aux files d’attente qui se formaient, souvent dès l’aube, devant les bureaux d’inscription des facs pour avoir une chance de décrocher la formation de son choix.
Mais la plateforme affole les familles par la complexité du monde qu’elle révèle. Elle réunit plus de 11 000 formations - BTS, licences, prépas, études de santé, écoles d’arts - et enregistre quelque 20 millions de connexions par an. On attend cette année environ 800 000 jeunes, qui peuvent formuler chacun jusqu’à 36 vœux et se connecteront probablement, pour beaucoup, au dernier moment… «En 2013, le dernier jour d’enregistrement, 60 000 candidats ouvraient leur dossier, souligne Bernard Koehret, l’ingénieur qui dirige le portail à l’Institut national polytechnique de Toulouse. Or c’est risqué. Il peut y avoir une panne informatique.»
Cette année, pour la première fois, les étudiants qui ont déjà suivi une première année post-bac et qui veulent se réorienter y auront accès. Jusqu’ici, ils devaient effectuer des démarches auprès des facs. Huit écoles de commerce ainsi que plusieurs formations de travail social rejoignent le site. Celles de soins infirmiers restent en dehors du système, ainsi que de grands établissements comme Sciences-Po, les Instituts d’études politiques de province ou l’université Paris-Dauphine. La raison invoquée est que les dates des différentes étapes d’APB - vœux jusqu’au 20 mars, envoi des dossiers jusqu’au 2 avril, phases d’admission entre le 23 juin et le 19 juillet - sont incompatibles avec leurs propres processus de sélection.
Côté simplifications, les lycéens auront le choix cette année entre 45 mentions de licence, contre plus de 300 avant. Un numéro vert va par ailleurs être ouvert en mars pour répondre aux questions, et devrait fonctionner toute l’année à partir de 2015. «L’offre était trop compliquée et illisible, a expliqué le 10 janvier la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso. Les familles qui en avaient les moyens s’offraient les prestations d’un coach à des prix assez élevés.»La ministre, qui lance une campagne pour combattre les clichés négatifs sur l’université, a par ailleurs demandé que, cette année, ces formations soient placées en tête sur le site.
Labyrinthe. Malgré tout, APB tient encore du labyrinthe. Dans le cadre des 45 licences, les universités peuvent proposer des parcours spécifiques (droit social, carrières judiciaires…) qui devraient dépasser le millier. Les licences sélectives ont par ailleurs doublé, passant en quelques années de 50 à 100, essentiellement en Ile-de-France. Les proviseurs ont été invités à multiplier les réunions d’information pour les familles et à faire travailler les lycéens sur leur orientation dès la première.
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