Le verdict, conforme aux réquisitions du parquet, assortit la peine d'une période de sureté de 22 ans, pendant laquelle Alain Pénin ne pourra demander de libération conditionnelle. Il ne fera pas appel.
La cour d’assises du Nord a condamné jeudi Alain Penin à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté bloquée à 22 ans, pour le meurtre de Natacha Mougel en septembre 2010.
Alain Pénin «accepte» sa peine et «n’envisage pas» de faire appel, a annoncé son avocat Me Abderrahmane Hammouch. «C’est un verdict qui était prévisible. Alain Penin vient de me dire à l’instant qu’il acceptait cette peine et qu’il n’envisageait pas d’interjeter appel», a déclaré l’avocat en sortant de la salle d’audience après l’énoncé du verdict.
A l’énoncé du verdict, après plus de trois heures de délibéré, Alain Penin, 42 ans, est resté de marbre. «Je sais que je dois demander pardon mais je ne peux pas car je suis impardonnable. Je mérite une sanction», avait-il déclaré après la plaidoirie de son avocat, Me Abderrahmane Hammouch, qui avait demandé une peine avec une durée.
«Il n’y a pas d’autre choix pour vous que la peine maximale : la perpétuité», avait déclaré l’avocat général Jacques Bouzigues à la fin de son réquisitoire, avant d’ajouter, en s’adressant aux jurés : «L’homme que vous avez à juger est de la nitroglycérine humaine. Derrière l’apparence de la banalité, il peut exploser à tout moment».
«LA PERPÉTUITÉ, C’EST UN MENSONGE»
Alain Penin, déjà condamné pour viol en 2006 mais sorti en libération conditionnelle en 2009, a été reconnu coupable d’enlèvement et séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire.
«La perpétuité, c’est un mensonge», avait lancé avant le verdict le père de Natacha Mougel. «La perpétuité cela n’existe pas. Il faut réformer le code pénal», avait-il déjà souligné jeudi matin après avoir livré un témoignage émouvant à la barre, sommant Alain Penin de lui répondre : «"Penin, lève-toi ! Qui es-tu ? Comment tu te définis ?"».
Invité par la présidente de la cour à se lever, l’accusé, alors resté tête basse, avait répondu d’une voix toujours calme mais moins audible que d’habitude : «A part tout ce que j’ai déjà dit, je ne sais pas quoi dire. Je sais que ce que j’ai fait est impardonnable, monstrueux.»
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